Les articles de Presse
Roche assure que le Roaccutane est « sûr », mais a effectué des provisions
ZURICH (Suisse) – Le groupe pharmaceutique suisse Roche a assuré lundi que son médicament contre l’acné Roaccutane, accusé d’être à l’origine de suicides, était « sûr » mais le groupe a néanmoins effectué des provisions pour faire face aux nombreux litiges en cours.
Roche a précisé que son médicament était « sûr » et « efficace ». « Comme chaque médicament, le Roaccutane comporte des effets indésirables. Ces derniers sont connus et décrits dans les notices d’informations pour les patients et les médecins », a indiqué à l’AFP une porte-parole.
« Nous avons effectué des provisions », a-t-elle ajouté, sans toutefois préciser le montant. Pour l’ensemble des litiges en cours, le groupe a provisionné au total 781 millions de francs suisses (597,7 millions d’euros).
Ce montant est nettement inférieur aux compensations réclamées à Roche aux Etats-Unis qui dépassent les 35 milliards de dollars (26 milliards d’euros), selon l’avocat américain Mike Hook cité dimanche par le journal Sonntag.
Le laboratoire helvétique, qui commercialise le Roaccutane (isotrétinoïne) depuis plus de 20 ans, fait actuellement face à 2.422 actions en justice aux Etats-Unis, où le médicament est accusé de provoquer des maladies intestinales inflammatoires, des malformations foetales et des désordres psychiatriques, selon le rapport annuel du groupe.
Des plaintes ont été également déposées dans d’autres pays, notamment en France où l’avocat Gilbert Collard a assigné Roche, mais aussi Expanscience et Pierre Fabre qui produisent des génériques, avait indiqué fin janvier le Parisien selon lequel l’affaire sera traitée en mars devant le TGI de Nanterre.
Roche a retiré en 2009 du marché américain le médicament et en 2006 dans plusieurs pays européens pour des « raisons commerciales » liées à l’expiration des brevets et la concurrence des génériques.
Selon le groupe, les autorités sanitaires nationales n’ont pas annulé l’homologation du Roaccutane, qui a été pris par 16 millions de personnes.
Bien qu’une acné sévère puisse peser sur le mental des patients, « un lien de causalité entre la prise du Roaccutane et des conséquences psychiatriques n’est pas établi », a fait valoir la porte-parole.
L’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) poursuit la surveillance des médicaments et des génériques contre l’acné basés sur l’isotrétinoïne en raison de risques psychiatriques et tératogènes (malformations du foetus si pris sans contraception), selon la liste des médicaments sous surveillance de l’organisation.
(©AFP / 14 février 2011 17h33)
Médicament Roaccutane: trois laboratoires assignés en justice après le suicide d’un adolescent
NANTERRE (AFP) – 11/03/2011 12h16
Les parents d’un adolescent qui s’était suicidé alors qu’il prenait deux génériques du médicament contre l’acné Roaccutane, ont assigné vendredi devant le Tribunal de grande instance de Nanterre les laboratoires pharmaceutiques Roche, Pierre Fabre et Expanscience.
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Les parents d’un adolescent qui s’était suicidé alors qu’il prenait deux génériques du médicament contre l’acné Roaccutane, ont assigné vendredi devant le Tribunal de grande instance de Nanterre les laboratoires pharmaceutiques Roche, Pierre Fabre et Expanscience.
Les parents d’Alexandre sont convaincus que la mort de leur fils, retrouvé pendu en juillet 2007 à un arbre à Nice, est liée à la prise de ce traitement qu’il prenait depuis sept mois.
Photographie prise le 11 mars 2011, d’un médicament générique, Procuta, commercialisé par les laboratoires Expanscience, destiné à traiter l’acné.
« Je sentais qu’il était vraiment angoissé et fatigué mais rien ne laissait penser qu’il allait se suicider. C’est un message dans lequel il disait qu’il ne savait pas ce qu’il avait depuis trois semaines et qu’il avait mal partout, qui nous a convaincus de les attaquer », a déclaré son père, Daniel Voidey.
« Je veux que la justice reconnaisse que mon fils n’est pas un menteur et que ce médicament est responsable de sa mort », a-t-il ajouté, à la sortie de la salle d’audience.
Son avocat, Me Gilbert Collard, a assigné les laboratoires Roche, en leur qualité d’inventeurs du traitement à l’isotrétinoïne (Roaccutane) et Pierre Fabre et Expanscience qui commercialisent deux génériques de ce médicament (Curacné et Procuta) ingérés par la victime.
Lors des débats, Me Collard a demandé la désignation d’experts pour démontrer que rien ne prédisposait Alexandre au suicide avant qu’il ne prenne ce médicament, dont « la notice noie le patient sous un flot de mises en garde et de contre-indications ».
Les avocats de la défense ont quant à eux souligné le fait qu’un médicament était toujours « toxique » et qu’en l’espèce le Roaccutane était un « traitement de dernière intention, révolutionnaire, qui avait guéri des millions d’acnéiques sévères ».
Ils ne se sont pas déclarés hostiles à la désignation d’un collège d’experts rassemblant un psychiatre, un dermatologue et un pharmaco-vigilant.
Pour l’avocat de Roche, Me Jacques-Antoine Robert, les risques entraînés par le Roaccutane ne remettent pas en cause la place de cette molécule dans la pharmacopée, le bénéfice-risque étant favorable. Il a demandé à être mis hors de cause, l’adolescent n’ayant pas pris le médicament commercialisé par Roche.
La décision a été mise en délibéré au 29 avril.
Mi-février, Roche avait assuré que son médicament, qu’il commercialise depuis 20 ans, était « sûr » et « efficace », ajoutant qu’il avait néanmoins effectué des provisions pour faire face aux nombreux litiges.
Le laboratoire helvétique fait actuellement face à 2.422 actions en justice aux Etats-Unis où le médicament est accusé de provoquer des maladies intestinales inflammatoires, des malformations foetales et des troubles psychiatriques. Des plaintes ont été déposées dans d’autres pays.
Selon le groupe, le Roaccutane a été pris par 16 millions de personnes.
L’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) poursuit la surveillance des médicaments et des génériques contre l’acné en raison de risques psychiatriques et tératogènes (malformations du foetus si pris sans contraception), selon la liste des médicaments sous surveillance de l’organisation.
© 2011 AFP
Traitement de l’acné : la molécule qui fait peur
Publié le jeudi 27 janvier 2011 à 18H07
Le père d’un jeune Niçois de 17 ans qui s’est pendu et un Vauclusien qui a pris du Roaccutane ont saisi la justice.
L’isotrétinoïne, très puissante dans le traitement de l’acné, serait un facteur de dépression grave. Des procédures judiciaires ont été engagées.
Photo Frédéric Speich
Vertu majeure de l’isotrétinoïne : cette puissante molécule vient à bout des acnés les plus graves. Inconvénient : une liste de 152 effets indésirables, dont des risques de dépression et de suicide, figurent sur la notice de ce médicament commercialisé jusqu’en 2008 sous le nom de Roaccutane par le laboratoire Roche puis sous forme de génériques.
« La seule chose que l’on a recommandé à mon fils c’est de ne pas s’exposer au soleil », se lamente Daniel Voidey. Le 2 juillet 2007, Alexandre 17 ans, se suicide. Cela fait deux jours qu’il a terminé le traitement de Procuta puis de Curacné prescrits depuis 7 mois à doses croissantes. « Il s’est pendu à un arbre à 800 mètres de la maison, raconte son père. Au début du traitement, tout s’est bien passé. Mais le dernier mois, je l’ai senti abattu. Trois jours avant de mettre fin à ses jours, il avait passé son bac. Il paraissait mieux. La veille de son suicide, il s’est isolé puis il s’est donné la mort. Sur son portable, ce message : « Maman, je ne sais pas ce que j’ai depuis 3 semaines, mais là j’en ai marre, j’en peux plus, j’ai toujours mal quelque part, les articulations, le dos, les ongles incarnés, ma peau qui me gratte tout le temps. C’est des petites choses, mais accumulées, c’est dur ».
Son père s’interroge. « Alexandre était un garçon ouvert, sportif, bon élève, qui n’avait jamais donné de signe de dépression ». Daniel Voidey se renseigne, découvre qu’une association existe en Suisse, crée en France l’Association des Victimes du Roaccutane et Génériques (AVRG) et recueille le témoignage de parents dont les enfants, sous traitement, ont connu des problèmes psychiques, voire se sont suicidés.
Depuis 12 ans, un Vauclusien mène lui aussi un combat pour faire admettre le lien entre la prise d’isotrétinoïne et les problèmes de santé qu’il subit toujours. « Un mois après le début du traitement, j’ai eu une paralysie de l’oeil droit qui a duré quelques semaines. Depuis, je souffre non seulement de troubles oculaires mais musculaires – on a même pensé que j’avais une sclérose en plaques-, mais surtout de dépression« . Comme Daniel Voidey, ce Vauclusien a engagé une procédure devant le tribunal d’Avignon contre le laboratoire Roche qui d’ailleurs ne fabrique plus le Roaccutane. Débouté en première instance, sous prétexte qu’il n’y avait pas de lien entre sa dépression et la prise du médicament, il ne baisse pas les bras.« Mon client a l’impression que c’est le pot de terre contre le pot de fer », confie son avocat marseillais qui a fait appel de la décision.
Me Gilbert Collard, conseil de Daniel Voidey, a pour sa part assigné le laboratoire Roche mais aussi Expanscience et Pierre Fabre qui fabriquent les génériques. L’affaire devrait être plaidée à la mi-mars devant le TGI de Nanterre. « Elle est d’autant plus dramatique,dit Me Collard, qu’elle frappe des adolescents ».
« Entre 25 et 27 cas de suicides », ont été notifiés entre 1986 et 2009 selon le Dr Anne Castot, chef du service d’évaluation et de la surveillance du médicament à l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps). « Mais nous savons qu’il y a une sous notification », avoue ce médecin. Le Dr Castot assure aussi que « rapporté au nombre de suicides attendus parmi la population des 15-44 ans, ce chiffre n’est pas anormal. S’il faut continuer à appeler à la prudence, il n’y a donc pas lieu pour l’instant d’envisager un retrait de ce médicament« , précise le Dr Castot. Prudente, l’experte de l’Afssaps ajoute pourtant : « Ce que je vous dis aujourd’hui, ne sera peut-être pas valable demain ».
En réalité, l’isotrétinoïne, commercialisée sous le nom de Roaccutane depuis 1984, est surveillée depuis 1995 par l’Afssaps. En 1989, la notice a été révisée. Mais ce n’est qu’en 2009 que le programme de prévention a été renforcé : mise en place d’un carnet pour les patients, rappel des troubles psychiatriques, lettres aux professionnels… Depuis le mois de novembre 2010, une enquête auprès d’une centaine de dermatologues a été lancée. « Nous connaîtrons les résultats d’ici la fin de l’année », estime le Dr Castot. Trop tard, trop long, rétorquent les parents d’adolescents qui ont attenté à leurs jours. L’AVRG se réfère notamment aux travaux d’un psychiatre américain selon lequel l’isotrétinoïne affecte le fonctionnement du cortex frontal, zone où se développent les émotions. Pour ces parents en deuil, la démonstration est suffisante.
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Après le scandale du Mediator…
La polémique sur les effets secondaires liés à ces traitements contre l’acné resurgit avec d’autant plus d’écho qu’elle survient juste après le scandale du Mediator. Ce médicament prescrit initialement comme antidiabétique puis utilisé peu à peu comme coupe-faim, aurait entraîné des problèmes cardiaques causant la mort d’au moins 500 personnes. Toutefois, comme le souligne le Dr Pichon, responsable de l’Ordre des pharmaciens en Paca et Corse, « on ne peut pas complètement comparer l’affaire du Mediator avec celle de l’isotrétinoïne. Les risques de valvulopathies n’étaient pas mentionnés dans la notice du Mediator pour lequel il y a eu aussi des dérives de prescription, ceux de dépression et de suicide le sont dans les traitements contre l’acné ».
Plus d’informations aujourd’hui dans La Provence.
Dominique ARNOULT
La provence :
http://www.laprovence.com/article/region/traitement-de-lacne-la-molecule-qui-fait-peur
Des parents attaquent en justice après le suicide
d’adolescents traités contre l’acné
MARSEILLE (AP) — Le père d’un adolescent niçois a saisi la justice après le décès de son fils de 17 ans qui suivait un traitement lourd contre l’acné, a-t-on appris jeudi auprès de son avocat marseillais, Me Gilbert Collard.
L’adolescent s’était pendu à un arbre, le 2 juillet 2007, à 800 mètres de son domicile. Il était sous un traitement à doses croissantes depuis sept mois.
« Maman, je ne sais pas ce que j’ai depuis trois semaines, mais là, j’en ai marre. J’en peux plus, j’ai toujours mal quelque part. C’est des petites choses accumulées, c’est dur », avait-il laissé pour message à ses parents.
Me Collard a engagé une action devant le tribunal de grande instance de Nanterre (Hauts-de-Seine) contre trois laboratoires qui fabriquent les médicaments génériques pour lutter contre l’acné, révèle le quotidien « La Provence » jeudi.
Selon l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), 25 à 27 cas de suicides chez l’adolescent, recensés entre 1986 et 2009, pourraient avoir un lien avec la prise de ce médicament à base d’une molécule baptisée isotrétinoïne.
Une association des victimes du Roaccutane et génériques (AVRG) a été créée.
Depuis douze ans, un autre père, originaire du Vaucluse, mène le même combat. Il a perdu il y a quelques mois son procès devant le tribunal de grande instance d’Avignon (Vaucluse). La justice a estimé que le lien direct entre la prise du médicament et le suicide n’était pas établi. Le plaignant a toutefois décidé de faire appel.
Quelque quatre millions de patients sont suivis depuis 1986 en France pour un traitement au Roaccutane, un médicament retiré depuis 2008, ou prennent aujourd’hui un générique de type Curacné, Procuta, Contracné ou encore Isotrétinoïne Teva.
Le traitement exige un contrôle médical régulier qui passe notamment par des prises de sang. On estime au total à 152 le nombre d’effets indésirables, dont des risques de dépression et de suicide, qui figurent sur la notice de ces médicaments. AP
Médicaments dangereux : après le Mediator, le Roaccutane ?
Ph.L. | Publié le 28.01.2011, 07h23 | Mise à jour : 09h01
Après le scandale du Mediator du laboratoire Servier, accusé d’avoir causé la mort de 500 personnes en France, un autre médicament est aujourd’hui sur la sellette. L’isotrétinoïne, puissante molécule prescrite pour traiter des acnés graves, commercialisée sous le nom de Roaccutane avant d’être retiré du marché en 2008, mais toujours vendue sous forme de génériques, est soupçonnée d’être liée à une trentaine de suicides d’adolescents.
Le quotidien «La Provence» révèle, dans son édition de jeudi, que Me Collard a engagé une action contre trois laboratoires commercialisant cette molécule. L’avocat marseillais agit au nom de Daniel Voidey, 42 ans, père d’un adolescent niçois qui a mis fin à ses jours alors qu’il suivait depuis sept mois un traitement lourd contre l’acné.
La notice de l’isotrétinoïne mentionne 152 effets indésirables, dont des risques de dépression et de suicide. L’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) estime que 25 à 27 cas suicides d’adolescents, entre 1986 et 2009, seraient liées à la prise de ce médicament. Des parents ont créé une association des victimes du Roaccutane et génériques (AVRG).
Quatre millions de patients concernés depuis 1986
Interrogé par «La Provence», Daniel Voidey déplore que «la seule chose que l’on a recommandée à mon fils c’est de ne pas s’exposer au soleil». L’adolescent a commis son terrible geste deux jours après avoir cessé de prendre ses médicaments. «Il s’est pendu à un arbre à 800 mètres de la maison, poursuit son père dans le quotidien marseillais. Au début du traitement, tout s’est bien passé. Mais le dernier mois, je l’ai senti abattu. Trois jours avant de mettre fin à ses jours, il avait passé son bac. Il paraissait mieux. La veille de son suicide, il s’est isolé puis il s’est donné la mort. Sur son portable, ce message : « Maman, je ne sais pas ce que j’ai depuis 3 semaines, mais là j’en ai marre, j’en peux plus, j’ai toujours mal quelque part, les articulations, le dos, les ongles incarnés, ma peau qui me gratte tout le temps. C’est des petites choses, mais accumulées, c’est dur »».
Comme Daniel Voidey, un Vauclusien a engagé une action pour faire admettre le lien entre la prise d’isotrétinoïne et les troubles dépressifs, oculaires et musculaires dont il souffre. Il a engagé une procédure devant le tribunal d’Avignon contre le laboratoire Roche. Débouté en première instance, il a fait appel. Me Gilbert Collard a, pour sa part, assigné les laboratoires Roche, mais aussi Expanscience et Pierre Fabre qui fabriquent les génériques. L’affaire devrait être plaidée à la mi-mars devant le TGI de Nanterre (Hauts-de-Seine).
La vigilance de l’Afssaps envers l’isotrétinoïne, commercialisée sous le nom de Roaccutane depuis 1984, s’exerce depuis 1995. Mais, selon «La Provence», le programme de prévention n’a été renforcé qu’en 2009 : mise en place d’un carnet pour les patients, rappel des troubles psychiatriques, lettres aux professionnels… Une enquête auprès d’une centaine de dermatologues a été lancée en novembre 2010, mais l’Agence n’en connaîtra les conclusions que d’ici à la fin de l’année. Un délai trop long aux yeux de l’AVRG, qui avance l’étude d’un psychiatre américain démontrant que l’isotrétinoïne affecte le fonctionnement du cortex frontal, zone où se développent les émotions. Depuis 1986, quatre millions de patients se sont vu prescrire du Roaccutane, ou l’un des génériques Curacné, Procuta, Contracné ou encore Isotrétinoïne Teva.
LeParisien.fr
Suicide d’adolescent : un nouveau procès contre le Roaccutane
Ce médicament, le seul capable de venir à bout des formes les plus graves d’acné, est toujours sur la sellette.
Une acné grave, comme la prise de Roaccutane, peuvent augmenter les idées suicidaires © DURAND FLORENCE / SIPA
Le très médiatique avocat Gilbert Collard vient d’engager une action en justice contre des laboratoires qui commercialisent des génériques du Roaccutane (nom plus connu que celui de la molécule en cause, l’isotrétinoïne), selon le quotidien La Provence daté d’hier. Son client, Daniel Voidey, a perdu son fils il y a un peu plus de trois ans. Le jeune Niçois, alors âgé de 17 ans, s’était pendu peu après avoir arrêté ce traitement pris pendant sept mois. Depuis, ce père meurtri réclame justice. Il a d’abord engagé une procédure devant le tribunal d’Avignon contre le laboratoire Roche (fabricant du médicament jusqu’en 2008). Débouté en première instance, il a fait appel. Maintenant, son avocat assigne également d’autres laboratoires.
En pratique, l’isotrétinoïne a été commercialisé en France de 1986 à 2008 sous le nom de Roaccutane*. Le laboratoire Roche ayant alors décidé de ne plus le produire, il a été génériqué dans le monde entier. Les dangers de ce produit sont connus depuis longtemps, et notamment son caractère tératogène (à l’origine de graves malformations chez les foetus). En parallèle, tous les dermatologues affirment qu’il n’existe pas d’autre médicament permettant de venir à bout des acnés très sévères résistantes aux traitements classiques, celles qui défigurent les adolescents et les incitent à ne plus sortir de chez eux.
Cause du suicide : l’acné ou le médicament ?
Le problème du suicide de certains jeunes prenant ce traitement est dramatique et de nombreuses équipes de recherche ont tenté de mettre en évidence un effet direct du médicament, voire d’expliquer comment il peut pousser un ado à mettre fin à ses jours. En vain jusqu’à présent. Car il est prouvé que les formes graves d’acné peuvent aussi entraîner d’importants problèmes psychologiques et des idées suicidaires. Dans ces conditions, il est difficile de définir la part exacte du traitement dans le passage à l’acte.
La plus récente étude est suédoise. Publiée en novembre dernier dans le sérieux British Medical Journal, elle a étudié a posteriori le risque de dépression et de comportements suicidaires chez plus de 5 700 patients âgés de 15 à 49 ans ayant pris ce traitement entre 1980 et 1990, en recherchant les causes d’éventuelles hospitalisations ou de décès. Selon ses auteurs, « étant donné le risque accru de tentative de suicide observé au cours des années précédant le traitement, il n’est pas possible de déterminer si la hausse qui se poursuit pendant et après le traitement est liée à l’évolution naturelle de l’acné sévère ou aux effets négatifs de l’isotrétinoïne. » Ces chercheurs supposent – comme d’autres auparavant – que l’acné sévère est un facteur de risque en soi de tentative de suicide, mais que l’isotrétinoïne pourrait provoquer ou renforcer un tel comportement chez des personnes plus vulnérables, même assez longtemps après l’arrêt du traitement.
Auparavant, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé avait écrit à plusieurs reprises aux professionnels de santé pour leur recommander « de renforcer la surveillance de l’état psychologique des patients adolescents acnéiques, d’autant plus que l’acné sévère elle-même peut engendrer des troubles psychologiques et comportementaux ». Elle estime qu’une vingtaine de suicides d’adolescents seraient liées à la prise de ce médicament entre 1986 et 2009. Et elle a lancé en novembre dernier une étude, durant huit mois, auprès de cent dermatologues qui suivront chacun une dizaine de patients, pour rechercher chez eux des symptômes de dépression avant et pendant le traitement par isotrétinoïne. Les résultats seront disponibles à la fin de l’année 2011.
Roaccutane : après le Mediator, un nouveau scandale sanitaire ?
L’Isotrétonoïne que l’on trouvait dans le Roaccutane, un médicament destiné à soigner les acnés les plus graves est suspecté d’être à l’origine de plusieurs suicides.
Le fils de Daniel Voidey, Alexandre, s’est suicidé après avoir pris du Roaccutane à l’âge de 17 ans. MaxPPP
Le Roaccutane n’existe plus depuis 2008, mais la molécule active qui le compose est quant à elle toujours prescrite. L’isotrétinoïne, qui vient à bout des acnés les plus virulents se retrouve encore aujourd’hui dans de nombreux médicaments génériques tels que Curacné, Procuta, Contracné ou encore Isotrétinoïne Teva.
Or cette molécule provoque, à en croire la notice qui l’accompagne, plus de 150 effets secondaires dont des risques de dépression qui peuvent aller jusqu’au suicide. Après le Mediator, la commercialisation de cette molécule pourrait bien être un nouveau scandale sanitaire. Le quotidien la Provence révèle d’ailleurs dans son édition de vendredi que l’avocat Gilbert Collard « a assigné le laboratoire Roche mais aussi Expanscience et Pierre Fabre qui fabriquent les génériques. L’affaire devrait être plaidée à la mi-mars devant le tribunal de Grande Instance de Nanterre ».
Alexandre, 17 ans, s’est suicidé
L’avocat est le conseil de Daniel Voidey, un père de famille dont le fils, Alexandre 17 ans, s’est suicidé en 2007 à l’issue de son traitement au Roaccutane. « La seule chose que l’on a recommandée à mon fils c’est de ne pas s’exposer au soleil, se lamente Daniel Voidey dans les colonnes du quotidien. Il s’est pendu à un arbre à 800 mètres de la maison. Au début du traitement, tout s’est bien passé. Mais le dernier mois, je l’ai senti abattu. Trois jours avant de mettre fin à ses jours, il avait passé son bac. Il paraissait mieux. La veille de son suicide, il s’est isolé puis il s’est donné la mort ». Avant de se donner la mort l’adolescent a laissé un message sur son portable : « Maman, je ne sais pas ce que j’ai depuis 3 semaines, mais là j’en ai marre, j’en peux plus, j’ai toujours mal quelque part, les articulations, le dos, les ongles incarnés, ma peau qui me gratte tout le temps. C’est des petites choses, mais accumulées, c’est dur ». L’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) estime que 25 à 27 suicides peuvent être imputables à la molécule.
Une affaire dont s’est emparée certains députés comme Arnaud Robinet, élu UMP de la Marne qui souhaite que l’on alerte mieux les patients sur les risques encourus. Selon lui, une simple notice listant des effets secondaires aussi graves que la dépression ou le suicide ne suffit pas. Il a envoyé un courrier à ce propose à Xavier Bertrand qui en pleine affaire du Mediator ne prendra sûrement pas le risque de laisser ce nouveau problème sanitaire s’envenimer.
Par Romain Katchadourian
Médicaments à risque
29 janvier 2011, 06h53
“C’est un scandale aussi gros que le Mediator”
Danger De plus en plus de victimes présumées de l’ex-Roaccutane se manifestent. Les effets secondaires qui mènent jusqu’au suicide restent à prouver.
100.000 Français, surtout des adolescents, seraient actuellement soignés par ce médicament qui cumule 152 effets indésirables SIPA
Prescrit dans les cas d’acné les plus sévères, l’isotrétinoïne, plus connue sous le nom de Roaccutane, pourrait bien être le nouveau scandale sanitaire. Près de 100.000 Français, dont une grande majorité d’adolescents, seraient actuellement soignés par ce médicament qui cumule 152 effets indésirables, dont des risques de dépression et de suicide (stipulés noir sur blanc sur la notice d’utilisation). Cette molécule active, dont le laboratoire Roche a suspendu la commercialisation en 2008 mais qui existe toujours sous forme de génériques (tels que Curacné, Procuta, Contracné ou encore Isotrétinoïne-Teva), est suspectée d’être à l’origine de plusieurs suicides en France et à l’étranger.
Treize suicides en trois ans
Me Gilbert Collard, l’avocat de Daniel Voidey, père d’un adolescent de 17 ans qui s’est pendu en 2007 à l’issue de son traitement, vient d’assigner en justice les laboratoires Roche, Expanscience et Pierre Fabre, fabricants du Roaccutane et de ses génériques. En novembre dernier, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) avait diligenté une étude – toujours en cours –, en collaboration avec la Société française de dermatologie (SFD), afin de « déterminer de façon précise la fréquence des effets secondaires de l’isotrétinoïne et d’apprécier l’état psychique des patients pendant le traitement », explique le Pr Jean-Philippe Lacour, président de la SFD. « Car nous n’avons aucune donnée précise à ce sujet », ajoute-t-il. Depuis la mise sur le marché du médicament, en 1984, vingt suicides auraient été recensés par l’Afssaps. Bien plus, selon l’Association des victimes du Roaccutane et génériques (AVGR [*]), qui a comptabilisé treize suicides depuis sa création, en 2007. Fondée par Daniel Voidey, cette association a réuni en trois ans d’existence près de 350 témoignages de victimes de l’ex-Roaccutane.
Daniel Voidey consacre désormais tout son temps à ce médicament qu’il juge dangereux, et qui nécessiterait, selon lui, un suivi psychologique et une réelle mise en garde quant à ses effets secondaires. « Sans pour autant le retirer du marché, insiste-t-il, car ce médicament reste à ce jour le seul traitement efficace contre les acnés sévères. »
Des douleurs permanentes
Le combat de Daniel Voidey ne fait que commencer. L’affaire devrait être plaidée à la mi-mars par Me Collard au tribunal de grande instance de Nanterre. Pour Daniel Voidey, dont le fils a été soigné pendant sept mois au Procuta puis au Curacné, la mise en cause du traitement ne fait aucun doute : « Mon fils, qui souffrait d’une acné légère, s’est pendu deux jours avant la fin de son traitement. J’ai fait le lien trois jours plus tard en découvrant le message qu’il nous avait laissé sur son téléphone portable. Il se plaignait des douleurs permanentes qui le faisaient souffrir depuis trois semaines : les articulations, le dos, les ongles incarnés, sa peau qui le grattait tout le temps. Il était à bout. »
« Mourir pour quelques boutons »
Quelques mois plus tard, en mars 2007, un ami résidant en Suisse envoie à Daniel Voidey la cassette d’un reportage diffusé sur la Télévision suisse romande (TSR). Le titre est éloquent : Mourir pour quelques boutons. Il découvre ainsi que son fils est loin d’être un cas isolé. Le reportage de Serena Tinari révèle que d’autres personnes ont été victimes du Roaccutane aux Etats-Unis, en Irlande et en Suisse.
Aux Etats-Unis, où le médicament fait l’objet d’une commission d’enquête du Sénat américain depuis 2002, l’agence de sécurité sanitaire (FDA) a recensé entre 1982 et 2000 pas moins de 37 suicides, 394 cas de dépression grave dont 110 ont été accompagnés d’une hospitalisation. Alors qu’en France le médicament est prescrit de plus en plus facilement – y compris dans des cas d’acné légère qui ne justifient pas un traitement aussi fort –, les médecins américains, eux, ont l’obligation de recueillir le consentement de leurs patients avant toute prescription, et ce quel que soit leur sexe. Me Collard en est convaincu : « C’est un scandale aussi gros que le Médiator. »
(*) http://avrg.unblog.fr
La molécule isotrétinoïne est accusée d’être responsable de 30 suicides de jeunes gens qui traitaient leur acné.
152 effets indésirables, mais un principe actif: venir à bout des acnés les plus rétives. Le Roaccutane et les génériques anti-acné qui ont pris la relève après la fin de sa commercialisation en septembre 2008, vont bientôt être sur le banc des accusés. L’avocat Gilbert Collard a assigné en justice les laboratoires Roche, Expanscience et Pierre Fabre, qui l’ont mise sur le marché, a rapporté jeudi La Provence. Il défend la famille d’Alexandre Voidey, qui s’est donné la mort à 17 ans, en 2007. « La seule chose que l’on a recommandée à mon fils c’est de ne pas s’exposer au soleil », témoigne pour la Provence son père. « Alexandre était un garçon ouvert, sportif, bon élève, qui n’avait jamais donné de signe de dépression, assure-t-il. Il s’est pendu à un arbre à 800 mètres de la maison. »
« Entre 25 et 27 cas de suicides », ont été notifiés entre 1986 et 2009 selon le Dr Anne Castot, chef du service d’évaluation et de la surveillance du médicament à l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps). Mais pour le docteur, on reste dans des proportions normales concernant cette population. Le médicament est tout de même sous surveillance depuis 1995 et un rapport doit être rendu sur le sujet cette année.
Maître Collard, lui, devrait plaider au mois de mars devant le tribunal de grande instance de Nanterre.
Le père d’Alexandre, Daniel Voidey, pompier à la caserne de Nice-St-Isidore, consacre désormais son temps à enquêter sur la mort de son fils. : Photo Franck Fernandes
Adolescent sans problème, sportif, espiègle, studieux, Alexandre Voidey, domicilié dans le quartier du Vallon Barla à Nice, élève de 1re S au lycée Les Eucalyptus, venait d’être admis en Terminale S, et parlait avec passion de ses projets avec ses amis et ses parents.
Tous ses camarades, sa copine, ses enseignants, son généraliste, le dermatologue qui le suivait pour son acné, et tous les témoins entendus pendant l’enquête de police l’ont confirmé : Alexandre n’avait pas de soucis, il souriait à la vie.
Et pourtant. Ce 2 juillet dernier, vers 2 h, il a emporté un tabouret de bar de la maison, un sac contenant deux cordes, puis est allé se pendre à la branche d’un arbre du parc de l’abbaye de Roseland à 800 m de chez lui.
Le père d’Alexandre, Daniel Voidey, pompier à la caserne de Nice-St-Isidore, de permanence cette nuit-là, a bien failli se trouver en mission dans l’ambulance qui, au petit matin, a ramené le corps de son fils. « L’horreur ».
Un message posthume sur son portable
Les parents, anéantis par le chagrin, ont essayé de comprendre, avec un insurmontable sentiment de culpabilité.
Et puis la police a découvert le message posthume, bouleversant, d’Alexandre à ses parents, laissé à 2 h 50 sur son mobile : « Je ne sais pas ce que j’ai depuis 3 semaines, mais là, j’en peux plus. J’ai toujours mal quelque part, les articulations, le dos, les ongles incarnés, le pied, ma peau qui me gratte tout le temps, c’est des petites choses mais accumulées, c’est dur. J’aime toujours Manon. Même si je ne vous l’ai jamais dit, je suis heureux que vous soyez mes parents? »
M. et Mme Voidey ont alors fait le rapprochement avec le médicament contre l’acné que prenait Alexandre depuis sept mois, et qu’il supportait mal : l’isotrétinoïne en capsules. Il s’agit d’un anti-acnéique très efficace contre les acnés sévères, mais aux effets secondaires redoutables, et d’ailleurs parfaitement explicités dans la notice d’emploi du médicament : « Des cas de dépression, dépression aggravée, d’anxiété, de tendance agressive, de changement d’humeur, de symptômes psychotiques et de très rares cas d’idées suicidaires, de tentatives de suicide et de suicides ont été rapportés chez des patients traités par isotrétinoïne », stipule notamment le laboratoire Roche qui commercialise l’isotrétinoïne sous le nom de Roaccutane® depuis 1982.
L’isotrétinoïne est commercialisée depuis 2000 en France sous trois formes génériques : Contracnée® (Laboratoires Biorga) ; Curacnée® (Laboratoires Pierre Fabre) ; et Procuta ® (Laboratoires Expanscience). Alexandre, lui, avait pris du Procuta ® et du Curacné®.
De 1982 à mai 2000, les autorités sanitaires américaines (la Food and Drug Administration) avaient enregistré 431 cas de dépression, idées suicidaires, tentatives de suicide et suicides chez des patients américains traités par isotrétinoïne. Ces chiffres avaient déclenché un scandale aux USA et dès, 1998, la FDA avait obligé les laboratoires Roche à inclure un avertissement sur les effets secondaires psychiatriques dans la notice de son médicament Roaccutane®.
Daniel Voidey consacre désormais son temps à enquêter sur ce médicament qualifié de « dangereux » par de nombreux experts. Il a rencontré en Suisse une association de victimes de cette molécule.
« Je suis persuadé du lien entre ce médicament et le suicide de mon fils. Alexandre m’a laissé un message, je dois l’honorer ».
Roselyne Bachelot alertée
Dans un courrier daté du 6 novembre, le chef de cabinet de Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Santé, alertée par M. et Mme Voidey, informe ceux-ci que : « Vos observations concernant les effets de l’isotrétinoïne sont effectivement très inquiétantes ».
« Madame le Ministre en a informé le directeur général de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, responsable de la pharmacovigilance. Il sera à même, le cas échéant, de prendre les mesures qui s’avèreront nécessaires ».
Contact Daniel Voidey : tél. 06.86.24.96.22. Email : voi.daniel@hotmail.fr
Nice-Matin
Un antiacnéique à prescrire avec prudence
Des parents accusent l’isotrétinoïne de rendre leurs enfants suicidaires. Pour les scientifiques, il s’agit de cas exceptionnels.
Pour Fabienne et Francis, un couple de Mortagne-sur-Sèvre (Vendée), les problèmes remontent à octobre 2006, quand une dermatologue a prescrit un traitement contre l’acné à leur fils âgé de 16 ans. «Une acné moyenne, se souviennent-ils. Très vite, iI a eu mal un peu partout. Il est devenu agressif, se cloitrait dans sa chambre. Le médecin nous a parlé de crise d’adolescence. On lui a fait confiance. » Le 13 décembre 2007, quelques mois après l’arrêt du traitement, première alerte: «II s’est ouvert les veines». L’adolescent est désormais hospitalisé dans un institut psychothérapeutique d’accueil des 16-30 ans. Francis et Fabienne, eux, sont broyés par l’inquiétude. Les parents essaient de comprendre. Avec des lettres aux autorités politiques et médicales. Et surtout, des recherches sur Internet : « Pour nous, c’est bien le médicament contre l’acné, à base d’isotrétinoïne, qui est en cause, analyse Fabienne. Les médecins ne nous croient pas. Pourtant, c’est écrit sur la notice qu’il y a des risques. D’autres cas ont été répertoriés en France et dans le monde. Certains en sont morts. » Pour que la maladie de leur fils soit reconnue, Francis et Fabienne militent dans une association (1). Elle a réuni, en un mois d’existence, vingt-deux adhérents dans la même situation.
Attention en cas de dépression
Les chercheurs hospitaliers ne sont pas restés insensibles aux soupçons pesant sur les effets secondaires de l’isotrétinoïne. Le professeur Brigitte Dréno (CHU Nantes) et son confrère Olivier Chosidow, de l’hôpital Tenon (Paris), ont passé au crible les études et articles scientifiques rédigés en Amérique du Nord et en Europe. Une seule étude « suggère une association entre l’isotrétinoïne et la dépression ». Toutes les autres concluent qu’«il est impossible d’établir un lien direct entre le médicament et les cas de dépression sévère, voir de suicide, chez les adolescents traités ». L’existence d’un certain nombre de cas isolés suggère, pourtant, une relation de cause à effet. «Cette contradiction s’expliquerait par l’existence, chez certains patients, d’une rare sensibilité particulière au médicament», commente Brigitte Dréno. L’efficacité de l’isotrétinoïne dans le traitement de l’acné étant indiscutable, sa prescription ne devrait donc pas être remise en cause. Mais, compte tenu des cas isolés reconnus par les chercheurs, les deux médecins lancent un message de précaution :
«Avant de prescrire l’isotrétinoïne, les dermatologues doivent se renseigner sur d’éventuels antécédents de dépression ou de troubles psychiatriques chez leurs jeunes patients, et interrompre immédiatement le traitement en cas d’apparition de troubles. »
Nicolas YQUEL et André FOUQUET.
(1) Association des victimes du Roaccutane et des génériques: 0686249622
Source : Ouest France du 09/07/2008
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